Nota bene: en raison de l’aggravation de son état de santé, Miss Cloclo, alias Clothilde Alexandra, a dû mettre un terme, à son plus grand regret, à la création de capsules humoristiques; l’interprétation exigeant d’elle une somme d’énergie dont elle se sent désormais incapable. Elle a décidé, en contrepartie, d’ajouter à ce site un volet littérature; où elle s’exprime, sans pudeur, sur une problématique délicate dont on entend peu parler par ceux-là même qui en sont l’objet.
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Le dernier chapitre
Il y aurait tant d’entrées en matière possibles pour ce blog.
Le mieux serait sans doute d’aller tout de suite dans le vif du sujet: « Je vais bientôt recevoir l’aide médicale à mourir. » Ça, c’est ce qu’on appelle, n’est-ce pas, une déclaration choc !
Ou alors, je pourrais introduire cette première publication par quelques affirmations moins accrocheuses, mais qui piquent néanmoins la curiosité. Par exemple: « Je n’ai jamais été atteinte de dépression. Et pourtant, des médecins m’ont diagnostiquée dépressive, à tort, pendant près d’une décennie, avant de découvrir le véritable mal qui m’affligeait depuis tant d’années: une maladie physique chronique, invalidante et incurable, en l’occurrence. Comment une telle aberration peut-elle se produire ? »
Ou bien encore, je pourrais débuter cette série d’articles par certains aveux. Tels que: « J’en ai ma claque d’écrire ! En plus d’avoir scénarisé plusieurs autres sketchs humoristiques destinés à d’éventuelles capsules, qui finalement ne pourront jamais voir le jour; je compte mille et un roman inachevés à mon actif. De pondre des textes, j’en ai tellement ras-le-bol que ma propre patience, à cet égard, a fini par s’autotaper sur les nerfs ! À force, j’en ai même chopé une écoeurantite aiguë. Quitte à offrir un jeu de mots macabre, d’écrire, j’en ai plus que marre: j’en ai mort ! MORT ! MORT !
Bon, je me dois tout de même ici de nuancer ces confidences inattendues. Il se joue en moi une dualité. D’un côté, il y a cette femme rieuse, curieuse, volontaire… qui souhaite ardemment continuer de vivre – et du même coup, d’écrire… tout comme elle aurait tant voulu, par ailleurs, avoir encore l’énergie nécessaire pour jouer la comédie – et ce, parce qu’elle aime tout simplement la vie. Puis, de l’autre, il y a celle qui ne supporte plus son corps de souffrance… celui-là même qui l’empêche précisément de pouvoir profiter de l’existence.
C’est cette dernière part en moi qui, par ricochet, en a sa claque de prendre la plume; et pour cette seule raison que l’actuel projet d’écriture me tient prisonnière plus longtemps de cette carcasse détraquée qui me sert de véhicule.
Dans ce cas, pourquoi ce blog ? Eh bien… pour la petite histoire, parmi mes oeuvres romanesques inachevées se trouve une quasi-exception: la plus récente. Que j’ai réussi, de justesse, à chapeauter d’un semblant de conclusion: avec une fin ouverte. Et qui devrait, du reste, paraître sous peu: sous la forme d’un premier tome.
Avec une fin ouverte, ainsi donc… et pour cause. Compte tenu de mes problèmes de santé, le récit a dû être amputé d’une seconde partie, plus personnelle, complémentaire à la première; et censée justement, quant à elle, traiter – non sans une certaine dose d’humour et de fantaisie – de sujets plus ou moins liés à sa propre euthanasie éventuelle.
Cette page servira tantôt à en présenter les quelques rares extraits ayant pu faire l’objet d’un premier jet publiable; tantôt à partager mon ressenti du moment face à un tel « événement ».
Tant que je ne parviendrai pas à au moins esquisser les grandes lignes de cette partie tronquée – ou de cet ultime chapitre, en quelque sorte – c’est ma propre existence que j’aurai l’impression de laisser en plan… à laquelle j’aurai l’impression qu’il manque un pan.
Il faut dire également que certaines souffrances ne semblent acquérir de sens qu’à partir du moment où elles sont sues… où elles sont lues…. où elles cessent d’être tues. Et par « souffrances », je fais ici référence aux symptômes physiques en soi; mais aussi et surtout à la détresse psychologique qu’une maladie sévère et chronique peut engendrer à la longue. En d’autres maux… oups ! pardon: en d’autres MOTS… paradoxalement, si avec cette rubrique, je perpétue mes souffrances – quelles qu’elles soient – c’est en vue de les panser de sens.
Bon, maintenant, sur cette mise en contexte – que j’espère n’avoir pas paru trop larmoyante – je vous donne rendez-vous pour une prochaine publication… que je tâcherai d’agrémenter, si possible, comme tous les posts ultérieurs, d’une touche de joie et de légèreté ! En attendant, je vous laisse sur cette réflexion…
On dit qu’on n’a qu’une vie à vivre. Permettez que j’apporte une nuance à cette considération. Sous un certain angle, on pourrait concevoir que ce n’est pas tant d’une vie dont on ne dispose que d’une fois… mais d’un corps.
Je m’explique: dans la mesure où on bénéficie d’une bonne santé, on peut toujours « changer de vie », « refaire sa vie »… voire même prendre le risque de « mener une double vie ». Et puis, après tout, si les chats comptent neuf vies, pourquoi pas nous !
On peut aussi « changer de tête », si le coeur… boum boum !… nous en dit. Enfin, pour peu que ça nous aide, n’est-ce pas, à nous sentir bien « dans notre peau ».
Changer de corps, par contre: impossible. Comme pour un mariage traditionnel, on est coincé dedans, quoi qu’il arrive… Pour le meilleur et pour le pire. Jusqu’à ce que la mort nous en sépare. Et ici, je m’abstiendrai de succomber à la tentation de verser de nouveau dans l’humour noir, en proposant un jeu de mots macabre, cette fois avec l’expression: « Se faire passer la corde au cou » !
En terminant, j’invite donc tous les lecteurs bien portants à « jouir » de la vie – ou alors: à « jouir » de votre corps… hi hi ! – tandis que vous en avez encore la chance…
À bientôt xxx
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